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Dominique Fortier

Tenir compte de l’ordre de gouvernement pour lequel on travaille

revision-pour-provincial-ou-federal-dominique-fortier Savoir qui est son client lorsque l'on révise ou rédige un texte. Toujours tenir compte du fait que son client vient du provincial ou du fédéral. L'orthographe ou la typographie peuvent varier. Know your client when editing or writing a text in French. Ask yourself from which kind of organisation he or she comes from. Does he or she come from the Quebec provincial government or from the federal government? One has to adjust the terminology and typography according to one or the other rules.

revision-pour-provincial-ou-federal-dominique-fortier Savoir qui est son client lorsque l'on révise ou rédige un texte. Toujours tenir compte du fait que son client vient du provincial ou du fédéral. L'orthographe ou la typographie peuvent varier. Know your client when editing or writing a text in French. Ask yourself from which kind of organisation he or she comes from. Does he or she come from the Quebec provincial government or from the federal government? One has to adjust the terminology and typography according to one or the other rules.
Mis à jour le 23 mai 2014
On peut souvent avoir l’impression qu’il y a une faute ici ou là, selon la provenance du texte que l’on a sous les yeux. Et se demander ce qu’il faudrait écrire ou s’il faut corriger ceci ou cela. Eh bien! ça dépend.

Les personnes qui rédigent, révisent ou traduisent des textes doivent prendre en compte d’« où » ces derniers proviennent. Émanent-ils du gouvernement fédéral, du gouvernement provincial, d’organismes parapublics provinciaux ou fédéraux? Il faut se poser la question pour éviter de commettre des impairs.

Prenons le cas de mots ou d’expressions qui vont s’écrire différemment selon que l’on traite un texte pour un ministère/organisme québécois ou pour un ministère/organisme fédéral. Il faut suivre les recommandations des ouvrages de référence reconnus qui sont, pour le provincial, Le grand dictionnaire terminologique et autres outils terminologiques de l’Office québécois de la langue française ainsi que le Multidictionnaire de la langue française et, pour le fédéral, Termium Plus®, Le guide du rédacteur et autres outils terminologiques du Bureau de la traduction.

Voici quelques exemples (ceux-là reviennent régulièrement, mais si vous en connaissez d’autres, mentionnez-les dans les commentaires et nous allongerons la liste) de graphies différentes à respecter selon que l’on travaille pour un ministère/organisme provincial ou pour un ministère/organisme fédéral :

Au provincial, on écrira :

Au fédéral, on écrira :

l’opposition* officielle l’Opposition officielle ou l’opposition officielle
l’Organisation des Nations unies* l’Organisation des Nations Unies
les autochtones du Canada les Autochtones* du Canada
Les lois (y compris le mot « charte ») et les textes d’application des lois (règlements, ordonnances, décrets) s’écrivent en romain.
– la Loi sur l’assurance-édition permet aux éditeurs…
– la Charte de la langue française proclame…
Les lois (y compris le mot « charte** ») et les textes d’application des lois (règlements, ordonnances, décrets) s’écrivent en italique.
– la Loi sur l’assurance-édition* permet aux éditeurs…
– la Charte de la langue française proclame…

* Ce que j’utiliserais, personnellement.
** Le mot « charte », bien qu’absent du Guide du rédacteur, se traite comme un nom de loi.

Ainsi, dans un texte du fédéral, évitera-t-on de corriger l’expression « Opposition officielle » si le O est en majuscule, puisque le Bureau de la traduction l’accepte. On veillera toutefois à uniformiser cette graphie dans tout le texte (soit seulement des O, soit seulement des o, le o minuscule étant également permis). Pour le Québec, il n’y a que le o en bas-de-casse qui soit admis.

Pour ce qui est de l’usage du U majuscule de « Nations Unies » au fédéral, je crois qu’il provient le la mise en majuscule, à l’origine, de la première lettre de chaque élément d’un acronyme (les Français font cela, et cet organisme est international) et sous l’influence de l’anglais « United Nations » (qui met des majuscules aux noms et aux adjectifs dans les titres). Le Québec, pour sa part, suit la règle générale qu’il préconise, soit celle du « pas de majuscule aux adjectifs dans les titres ». D’où le u en bas-de-casse à « unies ».

En ce qui concerne le a du mot « autochtones », le Québec le met en bas-de-casse, car il fait référence à des personnes « vivant sur le territoire habité par ses ancêtres depuis un temps immémorial », alors que, dans la fonction publique fédérale, on considère le mot « Autochtones »  comme un nom propre qui désigne l’entité sociopolitique que forme l’ensemble des peuples inuits, amérindiens et métis, et il appelle par conséquent la majuscule au A.

Quant aux titres de lois composés en italique au fédéral et sans italique au provincial, tout ce que je peux dire, c’est que c’est comme ça. Alors autant le savoir et ne pas utiliser l’italique au provincial. Cela ne passe pas. De même pour l’italique au fédéral. Il FAUT y avoir recours. Pour ma part, je trouve l’italique très utile dans le cas des lois, car il permet de saisir du premier coup d’œil où se termine le titre et où reprend le texte régulier.

Certains ministères ou organismes établissent des guides de rédaction à l’intention des rédacteurs et autres réviseurs ou traducteurs de l’extérieur (pigistes, contractuels) afin que les textes qu’ils publient soient le plus uniformes possible. Il est bon de s’informer si de tels documents existent et de s’y référer, le cas échéant.

En définitive, il faut toujours garder en tête qu’« à Rome, on fait comme les Romains! ».

 

One Comment “Tenir compte de l’ordre de gouvernement pour lequel on travaille”

  • Dwain Richardson

    says:

    Dans la même lignée, il faut faire attention à l’écriture des mots « capitale » et « nationale »!

    De ce que je vois au niveau provincial, les mots entre guillemets s’écrivent en lettres majuscules, p. ex. région administrative de la Capitale-Nationale. Mais hélas! Ma recherche Google révèle qu’on écrit les mots en question en minuscules dans un nom de ministère comme la Commission de la capitale nationale du Québec (CCNQ). Pourquoi des majuscules dans un contexte de région administrative et des minuscules dans un contexte ministériel?

    Au niveau fédéral, les mots en question s’écrivent en lettres minuscules, p. ex. Commission de la capitale nationale (CCN). Je vois le même phénomène se répéter sur les panneaux de signalisation le long des routes provinciales et autoroutes à l’entrée des villes de Gatineau et d’Ottawa : « Bienvenue dans la région de la capitale nationale du Canada / Welcome to Canada’s National Capital Region » (langues inversées sur les panneaux en Ontario).

    Ce qui est intéressant à noter, c’est que dans un contexte de région administrative, le vocable en question s’écrit avec trait d’union. Toutefois, ce n’est pas le cas dans un contexte fédéral ni dans le cas de la CCNQ.

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