Mis à jour le 23 mai 2014
On peut souvent avoir l’impression qu’il y a une faute ici ou là, selon la provenance du texte que l’on a sous les yeux. Et se demander ce qu’il faudrait écrire ou s’il faut corriger ceci ou cela. Eh bien! ça dépend.
Les personnes qui rédigent, révisent ou traduisent des textes doivent prendre en compte d’« où » ces derniers proviennent. Émanent-ils du gouvernement fédéral, du gouvernement provincial, d’organismes parapublics provinciaux ou fédéraux? Il faut se poser la question pour éviter de commettre des impairs.
Prenons le cas de mots ou d’expressions qui vont s’écrire différemment selon que l’on traite un texte pour un ministère/organisme québécois ou pour un ministère/organisme fédéral. Il faut suivre les recommandations des ouvrages de référence reconnus qui sont, pour le provincial, Le grand dictionnaire terminologique et autres outils terminologiques de l’Office québécois de la langue française ainsi que le Multidictionnaire de la langue française et, pour le fédéral, Termium Plus®, Le guide du rédacteur et autres outils terminologiques du Bureau de la traduction.
Voici quelques exemples (ceux-là reviennent régulièrement, mais si vous en connaissez d’autres, mentionnez-les dans les commentaires et nous allongerons la liste) de graphies différentes à respecter selon que l’on travaille pour un ministère/organisme provincial ou pour un ministère/organisme fédéral :
Au provincial, on écrira : |
Au fédéral, on écrira : |
l’opposition* officielle | l’Opposition officielle ou l’opposition officielle |
l’Organisation des Nations unies* | l’Organisation des Nations Unies |
les autochtones du Canada | les Autochtones* du Canada |
Les lois (y compris le mot « charte ») et les textes d’application des lois (règlements, ordonnances, décrets) s’écrivent en romain. – la Loi sur l’assurance-édition permet aux éditeurs… – la Charte de la langue française proclame… |
Les lois (y compris le mot « charte** ») et les textes d’application des lois (règlements, ordonnances, décrets) s’écrivent en italique. – la Loi sur l’assurance-édition* permet aux éditeurs… – la Charte de la langue française proclame… |
* Ce que j’utiliserais, personnellement.
** Le mot « charte », bien qu’absent du Guide du rédacteur, se traite comme un nom de loi.
Ainsi, dans un texte du fédéral, évitera-t-on de corriger l’expression « Opposition officielle » si le O est en majuscule, puisque le Bureau de la traduction l’accepte. On veillera toutefois à uniformiser cette graphie dans tout le texte (soit seulement des O, soit seulement des o, le o minuscule étant également permis). Pour le Québec, il n’y a que le o en bas-de-casse qui soit admis.
Pour ce qui est de l’usage du U majuscule de « Nations Unies » au fédéral, je crois qu’il provient le la mise en majuscule, à l’origine, de la première lettre de chaque élément d’un acronyme (les Français font cela, et cet organisme est international) et sous l’influence de l’anglais « United Nations » (qui met des majuscules aux noms et aux adjectifs dans les titres). Le Québec, pour sa part, suit la règle générale qu’il préconise, soit celle du « pas de majuscule aux adjectifs dans les titres ». D’où le u en bas-de-casse à « unies ».
En ce qui concerne le a du mot « autochtones », le Québec le met en bas-de-casse, car il fait référence à des personnes « vivant sur le territoire habité par ses ancêtres depuis un temps immémorial », alors que, dans la fonction publique fédérale, on considère le mot « Autochtones » comme un nom propre qui désigne l’entité sociopolitique que forme l’ensemble des peuples inuits, amérindiens et métis, et il appelle par conséquent la majuscule au A.
Quant aux titres de lois composés en italique au fédéral et sans italique au provincial, tout ce que je peux dire, c’est que c’est comme ça. Alors autant le savoir et ne pas utiliser l’italique au provincial. Cela ne passe pas. De même pour l’italique au fédéral. Il FAUT y avoir recours. Pour ma part, je trouve l’italique très utile dans le cas des lois, car il permet de saisir du premier coup d’œil où se termine le titre et où reprend le texte régulier.
Certains ministères ou organismes établissent des guides de rédaction à l’intention des rédacteurs et autres réviseurs ou traducteurs de l’extérieur (pigistes, contractuels) afin que les textes qu’ils publient soient le plus uniformes possible. Il est bon de s’informer si de tels documents existent et de s’y référer, le cas échéant.
En définitive, il faut toujours garder en tête qu’« à Rome, on fait comme les Romains! ».
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