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Prendre une chance ou prendre un risque?

November 24, 2015 | Filed under: Dominique Fortier and tagged with: anglicisme, calques, courir la chance de, courir le risque de, français, French, prendre un risque, prendre une chance, rédaction, révision, to take a chance, traduction

prendre une chance; prendre un risque; to take a chance; traduction; rédaction; révision; correction de texte; bilinguismeL’hiver est, pour les Nordiques que nous sommes, une réalité incontournable. D’année en année, il se présente à nos portes avec plus ou moins de régularité. Alors prend-on « une chance » ou « un risque » en attendant au 15 décembre pour chausser nos pneus d’hiver?

Chance

Le français attribue plusieurs sens au mot chance (1). Celui-ci désigne d’abord un sort favorable. Il a gardé, surtout au pluriel, le sens neutre de « probabilité que quelque chose survienne », ou de « manière, favorable ou défavorable, dont les faits s’enchaînent ». On dira par exemple que les chances qu’un événement se produise sont minces.

Il n’a cependant pas, comme le mot anglais chance, le sens de « risque, danger auquel on s’expose ». Ainsi, courir sa chance ou tenter sa chance, c’est essayer de réussir en comptant sur le sort favorable, tandis que courir le risque, c’est s’exposer à un risque.

Exemples fautifs :

  • Il a pris une chance : il est parti en excursion sans eau.
  • Il n’a pas l’habitude d’être en retard : il y a des chances qu’il ait manqué son autobus.
  • J’ai perdu par pure chance!

On écrira plutôt :

  • Il a pris un risque : il est parti en excursion sans eau.
  • Il n’a pas l’habitude d’être en retard : il se peut qu’il ait manqué son autobus.
  • J’ai perdu tout à fait par hasard!

« Prendre une chance »

La locution « prendre une chance » n’existe pas comme telle. Il s’agit d’un calque de to take a chance pour « courir la chance, prendre ou courir le risque (2) ».

C’est de là que vient l’immense confusion quant à l’utilisation répandue et erronée de l’expression prendre une chance pour dire son contraire, soit prendre un risque.

Courir la chance de

Donc courir la chance de, c’est « tenter de gagner, essayer de réussir en comptant sur le sort favorable ». Par exemple, on dira : Courez la chance de gagner des billets pour le spectacle de Céline Dion à Las Vegas! Courez la chance (et non le risque) de gagner le gros lot. Bref, courir la chance de, c’est toujours positif; cela indique l’éventualité d’un dénouement favorable, souvent imprévisible ou inattendu.

Risque

Le verbe risquer signifie « s’exposer ou exposer quelque chose à un danger possible ou à une issue regrettable » et « tenter quelque chose de hasardeux, d’incertain, de risqué (3) ».

Le Multi (4) définit le mot risque comme une « possibilité d’accident, de malheur, de perte ». Ex. : Cette aventure comporte des risques. Avoir le goût du risque. Ne vous exposez pas à un risque. La météo indique qu’il y aura un risque de verglas ce soir. Elle tient à éviter tout risque. Synonymes : danger; embûche; écueil.

Note : Contrairement au mot chance, le mot risque ne s’emploie qu’avec un sens défavorable, de danger éventuel, d’inconvénient prévisible. Il ne s’emploie que dans le cas d’évènements malheureux ou désagréables envisagés, dans l’éventualité d’un évènement susceptible d’avoir des conséquences fâcheuses (incendie, accident, inondation, etc.). Ex. : Se garantir de tout risque, contre les risques. Une assurance tous risques.

Prendre un risque, courir un risque, courir le risque de

Courir un risque, prendre un risque, des risques, c’est « s’exposer à un danger ». Ex. : Vous courez, vous prenez un risque (et non une chance) en conduisant sans vos pneus à neige. Tentez de courir le moins de risques possible.

Note : La locution courir le risque se construit avec la préposition de suivie de l’infinitif ou avec la conjonction que suivie du subjonctif. Ex. : Courir le risque de faire un accident. Courir le risque que les premières neiges nous surprennent avant d’avoir fait poser nos pneus d’hiver.

Alors, il vaut mieux ne prendre aucun risque (et non aucune chance) et ainsi mettre la chance de son côté en faisant installer ses pneus à neige d’avance. Bon hiver!

__________________________________

1  Office québécois de la langue française, « Chance », Banque de dépannage linguistique, [En ligne]. [http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_bdl.asp?id=1973] (Consulté le 11 novembre 2015).
2  VILLERS, Marie-Éva de. « Chance », Multidictionnaire de la langue française, 5e éd., [cédérom], Montréal, Québec Amérique, 2009.
3  Office québécois de la langue française, « Risquer », Banque de dépannage linguistique, [En ligne]. [http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_bdl.asp?id=4482] (Consulté le 11 novembre 2015).
4  VILLERS, Marie-Éva de. « Risque », Multidictionnaire de la langue française, 5e éd., [cédérom], Montréal, Québec Amérique, 2009.

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Written by Dominique Fortier

Dominique Fortier est réviseure à la pige à Québec. Elle a commencé sa carrière en révision au Musée canadien des civilisations à Gatineau, une école formidable! Elle aime particulièrement la révision de textes en lecture parallèle anglais-français et la correction d’épreuves en contexte bilingue. | Dominique Fortier is a freelance French editor. She likes editing every kind of text translated from English into French.

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One Response to "Prendre une chance ou prendre un risque?"

  1. Jean Rivest says:
    April 25, 2017 at 9:52 am

    Madame Fortier, vieillard de 87 ans que je suis, ancien journaliste et piètre traducteur, je ne puis retenir mon admiration professionnelle pour vous, étant tombé presque par hasard sur votre port d’attache virtuel de rédactrice-traductrice sur la toile. ( Mes longues phrases viennent de mon amour pour Balzac.

    Bravo.

    J’aurais envie de chanter « Je ne regrette rien ». Car on m’a tellement trouvé sévère, sinon Père Fouettard.

    J’ai eu du plaisir à vous visiter.

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